Daïyen « Co Fonda extrème =P »
Messages : 449 Date d'inscription : 21/04/2012 Localisation : Droite après tu retournes à droite et t'es arrivée!
Ton chien ♥ Légende: Relation:
| Sujet: Déclaration de Guerre, Préface Mer 12 Déc - 14:13 | |
| Cette journée aurait pourtant dû bien commencer. Le soleil était radieux, j’avais retrouvé ma belle compagne, et je revenais d’une mission périlleuse avec ma meilleure amie, comme au bon vieux temps, nous nous étions fait coursé, comme lorsqu’on venait voler le lapin de la nourrice, lorsque nous étions enfants. Oui, je me souviens bien de ce jour là. C’est qu’elle avait fait une bonne chasse, la nourrice, elle avait ramené un bon gros lapin. Rien que pour elle. Elle en était fière, et ce la se voyait. Elle était passée devant mon père, l’Alpha, en se pavanant et exhibant sa prise. Elle voulait qu’on la reconnaisse, et bien, c’était réussi, on en avait tous l’eau à la bouche ! La salive me montait rien qu’en voyant toute cette chair sur un seule petit corps de rongeur. Alors, avec Joyce, nous avions rampé jusqu’à la grotte de la nourrice et, dès qu’elle tournait le dos, nous prîmes sa proie et nous enfuyant à toute jambe. C’était moi, qui avais le lapin dans la gueule. Quand je courais, ses pattes rebondissaient sur mon visage, me fouettant comme pour m’inciter à courir plus vite encore. La nourrice avait tenté de nous rattraper. Mais nous étions trop rapides, et toute la meute le savait. Nous nous étions déjà fait une réputation et c’était d’ailleurs pour cela que certains anciens avaient hésité avant de permettre mon ascension au sein de la meute. Ma prise du pouvoir en avait fait tressaillir plus d’un. Autant dans les autres meutes que dans la mienne, car certains savaient que, si ils continuaient à se conduire en malfrats, je ne les louperais pas. Mon père n’était pas très clément avec les renégats, mais moi je le suis encore moins. Je me demandais, si c’était mon destin qui était écrit ainsi. Je veux dire, si tout cela était écrit depuis les origines du monde. Je me le demande vraiment. Tout était il déjà écrit ? Sur une pierre ou quoi que ce soit d’autre ? Je ne pense pas que l’on puisse prédire l’avenir. En particulier le mien. Et cela m’étonnerait beaucoup que cette petite tablette de l’histoire
du monde existe. Pour moi, c’est impossible. Parler de destin tracé, c’est un prétexte pour ne pas accomplir ce que l’on pourrait faire, mais dont on a pas vraiment le courage. Ce genre de chose, ces prédictions de « je suis vouée à être un bon alpha sans reproche », c’est pour les lâches. Et je n’en fais pas parti. Honte à ceux qui n’assument pas ce qu’ils sont. Moi je sais ce que je veux, je sais ce que je dois faire, et ce que je sens. Et ce que je sentais à ce moment là, c’était une immense peur, la peur de découvrir jusqu’où mènerait le sang répandu à terre, ce sang, celui qui avait une odeur si semblable à la mienne, et qui était en quelques sortes mon sang. Joyce était à ma gauche, Pandora à ma droite. Je sentais leurs souffles aussi pressés que les miens retentir dans mes oreilles. Puis, je vis les babines de ma compagne se retrousser, car elle avait eu la même pensée que la mienne : on avait touché à la chair de notre chair. Je sentis mes muscles frémir, mes crocs sortir de ma bouche, j’étais trop chamboulé pour pouvoir réfléchir, ma tête bouillonnait. Je crois bien que c’était la première fois que j’avais aussi peur. Peur pour mon enfant. Je ne voulais pas regarder Joyce et Pandora, je savais que cette dernière n’attendrais pas mon signal pour suivre cette piste, mais Joyce faisait attention à ma réaction, elle me guettait, de peur que je fasse n’importe quoi, sûrement. Car il faut s’y résoudre, à présent, chacun de mes actes retombera sur toute ma meute. Toute. Chiens, chiennes, chiots. Aucun n’y échappera. Je devais agir et vite, avant d’exploser. Je baissais la tête sans toute fois réussir à apercevoir les tâches de sang. Je me laissais alors guider par mon odorat. La piste me guidait derrière un arbuste d’aubépine. Le contournant, je continuais ma route, avec ma compagne et mon amie à mes cotés. Il n’était plus question de hiérarchie ni de rien d’autre à présent, il était seulement question de mon enfant. Il fallait que nous arrivions à temps car à présent nul doute, cela sentait trop fort pour que le sang écoulé soit de petite quantité. Soit la blessure était grave soit… non ! Je ne pouvais pas y songer, c’était trop douloureux, trop oppressant, ça me restait dans la gorge comme une angoisse insurmontable. Je continuais à marcher de plus en plus vite, lorsque nous tombâmes sur une énorme mare de sang. Celui que nous sentions depuis tout à l’heure. Mais la piste continuait, tout n’était donc pas perdu ! J’avais peur, si peur. Je vis Joyce qui me regardait avec insistance. « Contient toi ». Comment veux tu bon sang ! Je reniflais l’air et décela une fois de plus l’odeur de notre enfant, c’était Elena. J’étais le meilleur pisteur de toute la région, mon sens était infaillible. Je dis tout haut, pour que Joyce et Pandora le sachent : « C’est Elena. Cela ne fait plus aucun doute » La mine de Pandora s’est alors déconfite. De nos quatre enfants, Elena était la plus candide et la plus fragile. Dès sa naissance, nous avions eu un élan d’amour pour elle, l’amour que l’on porte aux petites personnes fragiles. Mais au fils des jours, nous nous aperçûmes rapidement qu’Elena n’était pas si fragile que cela. Elle était devenue plus rapide, plus forte, plus tyrannique aussi. Elle savait se faire respecter des autres. Et je crois que je l’aimais à en mourir. Oui, je serais mort pour chacun de mes enfants s’il le fallait. Je crois bien que c’est Elena que je voudrais mettre sur le trône, lorsque ni moi ni Pandora n’aurons la tête assez froide pour gouverner. Je ne voulais pas partager mon territoire, car la division est la voie vers l’anéantissement. Je ne savais pas vraiment que faire, je voulais seulement retrouver mon enfant, et qu’elle puisse accomplir son destin, car je sentais qu’elle était promise à de grandes choses. J’avais foi en elle. Elle arrivait à m’arracher de la bouche des mots que je n’aurais jamais voulus prononcer, seul elle pouvait me faire dire « oui » à ses caprices si elle le voulait. Oui, Elena était une bien curieuse petite chienne. Elle me faisait sourire, même dans l’échec, et tout le monde sait que je déteste cela. Mais elle avait la niaque, et c’était cela que j’adorais chez elle, même si ses frères et sœurs l’avaient aussi. Elena était de nature faible. Elle n’était pas très musclée, ni très imposante de taille, mais elle réussissait tout de même à s’élever a ux rangs des adultes. Son ingéniosité n’avait aucun égal. Elle arrivait à se tirer des pires pétrins. Comme son père. Elle arrivait à manipuler les chiens comme elle le voulait, elle savait user de sa mignonne petite frimousse pour obtenir ce qu’elle voulait, comme sa mère. Bon sang ! Quel mixte parfait de nous deux est –elle ! Je ne parvenais pas à me dire qu’elle n’était peut-être plus. C’était impensable. Je continuais à marcher de plus belle, suivant à la trace le sang répandu à terre. Cela sentait trop fort et me piquait la truffe. Puis, je m’arrêtais net. L’odeur s’arrêtait ici… | |
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